Détective-scribe
Journal de bord, du 12 mars 2025
Warner Pictures traverse une période difficile, marquée par des revers critiques et commerciaux qui secouent les fondations du studio. Après plusieurs échecs notables, dont le dernier en date, Joker : Folie à Deux, les dirigeants actuels, Michael De Luca et Pam Abdy, sont sous pression. Selon plusieurs sources, David Zaslav, PDG de « Warner Bros Discovery » , envisagerait de les remplacer par une figure capable de redresser la barre. Et cette figure pourrait bien être Peter Safran, l’actuel co-directeur de DC Studios.
Le studio traverse une crise profonde, amplifiée par les performances décevantes de certaines de ses dernières productions. Le plus marquant de ces revers reste Joker : Folie à Deux, un film dont la sortie en octobre 2024 avait été très attendue, mais qui s’est soldé par un échec flagrant. Avec un budget de 200 millions de dollars, le film n’a rapporté que 206,4 millions de dollars au box-office mondial. Ce chiffre bien en deçà des prévisions financières met en évidence l’écart croissant entre les ambitions de Warner et la réalité du marché.
L’accueil critique n’a pas été plus clément. Les séquences musicales jugées maladroites et une histoire qui n’a pas su convaincre ont contribué à la déception générale. Lady Gaga, qui incarne Harley Quinn, n’a pas hésité à se moquer de l’échec du film lors de son passage au Saturday Night Live. Elle a ironisé sur les multiples nominations du film aux Razzie Awards, une reconnaissance pour les pires performances cinématographiques. Même les pompiers de Los Angeles se sont joints à la farce en exprimant leur « solidarité » sarcastique, suggérant que la situation n’était guère moins tragique que celle d’un incendie en perdition (New York Post) (AS.com).
Ces échecs ont mis en lumière les difficultés de Warner sous la direction de De Luca et Abdy. Plusieurs productions récentes, dont Mickey 17, de Bong Joon-ho, n’ont pas répondu aux attentes, amplifiant ainsi les critiques à l’égard de la gestion du studio. Face à ces résultats, Zaslav semble considérer qu’un changement de direction s’avère nécessaire pour redresser la situation.
Parmi les noms évoqués pour remplacer De Luca et Abdy, celui de Peter Safran revient fréquemment. Fort de sa longue expérience dans l’industrie, Safran a produit plusieurs films à succès, notamment dans l’univers DC, comme Aquaman, Shazam! et The Suicide Squad. Depuis 2022, il co-dirige DC Studios aux côtés de James Gunn, supervisant l’adaptation cinématographique et télévisée des personnages de DC Comics.
La nomination de Safran à la tête de Warner serait perçue comme une décision stratégique. En effet, il a su marier succès commercial et gestion créative tout en supervisant une série de projets qui ont capté l’attention du public. Son passage à la tête de DC Studios a été marqué par une volonté de restructuration et de redéfinition de l’univers DC, un mouvement qui pourrait bien se refléter dans ses futures responsabilités à la tête de Warner
Cependant, si la promotion de Safran semble une option intéressante pour les dirigeants de Warner, tout dépendra du succès du film Superman de James Gunn, prévu pour juillet 2025. Ce film est crucial pour l’avenir du studio. Un échec serait catastrophique et pourrait plonger Warner dans une crise encore plus profonde, alors qu’un triomphe donnerait un nouvel élan à l’univers DC et permettrait à Warner de se redéfinir comme un acteur majeur du cinéma.
Le projet Superman, qui marque une nouvelle ère pour le super-héros, représente non seulement un test pour l’univers DC, mais également pour la direction de Safran. Si ce film réussit à séduire tant les fans de longue date que le grand public, il permettra à Warner de retrouver sa place parmi les studios de cinéma les plus influents, tout en validant le modèle de gestion mis en place par Gunn et Safran. De plus, l’idée que Safran pourrait assumer un rôle plus important à DC Studios en cas de succès de Superman fait de cette sortie un tournant pour le studio.
Bien que l’idée de Safran à la tête de Warner soit largement discutée, plusieurs interrogations demeurent. Le départ de Safran de DC Studios signifierait-il que James Gunn, son collègue et co-président, assumerait seul la direction de l’univers DC ? La dynamique qui fonctionne aujourd’hui chez DC pourrait-elle se maintenir sans l’apport de Safran dans le futur ? Ces questions soulignent les incertitudes qui pèsent sur l’avenir immédiat du studio et la gestion des franchises phares de Warner.
Ainsi, l’avenir de Warner se joue sur plusieurs fronts. La nomination de Safran à la tête du studio représenterait un pari risqué, mais nécessaire. Les décisions prises dans les mois à venir auront des répercussions majeures sur la trajectoire du studio et sur l’industrie cinématographique dans son ensemble.